> News | Japon, Automne 1997. |
Important : cet article n'a pas grand-chose à voir avec les précédents, pour la simple et bonne raison qu'il m'est difficile de rattraper un retard de plusieurs mois sur les actualités japonaises. J'ai donc pris le parti de parler des choses qui m'intéressaient le plus dans les 6000 caractères accordés par le rédacteur en chef pour la revue. De plus, j'ai basé quelques-unes de mes informations sur un numéro de Newtype sorti en août dernier, ce qui n'est plus de toute fraîcheur, mais je n'ai pu trouver mieux. Ne vous plaignez pas, c'est mieux que rien non ? ;-)
La soirée thématique sur l'animation japonaise, initialement programmée en novembre sur Arte, a été finalement repoussée à février 1998. Rappelons que la chaîne nous y proposera surtout une version sous-titrée du mémorable Robot Carnival, inédit en France, et cher aux fans d'Otomo et de Yasuomi Umezu.
Comme prévu depuis longtemps, Mononoké himé a remporté un succès phénoménal cet été au Japon, battant tous les records d'entrée pour un dessin animé japonais, et laissant loin derrière lui tous les autres blockbusters du box-office. L'ultime film de Hayao Miyazaki est considéré comme son oeuvre la plus réussie, non seulement sur le plan technique mais aussi philosophique, puisqu'on y retrouve l'essentiel de ses thèmes chers, réunis dans une seule histoire. C'est aussi son film le plus adulte et le plus violent, loin des joyeuses galipettes de monsieur Totoro. Sortie en France prévue pour le printemps 1998.
The End of Evangelion, quant à lui, bien qu'un peu éclipsé par la sortie du Miyazaki, n'aura pas échappé à l'attention des vrais fans de la série de Hideaki Anno. Celui-ci nous a bel et bien offert tout ce qu'on pouvait en attendre, avec d'abord pour les otaku amateurs d'action et de méchas, une première partie assez mouvementée où l'on voit Asuka aux prises avec une meute d'Eva-5 assoiffés de sang. Puis sa petite vengeance personnelle : une dernière partie dont la complexité fait passer l'épisode 26 d'Evangelion pour un dessin animé pour enfants. Seuls les amateurs de torture mentale apprécieront ce film à sa juste valeur. Attention, ses conclusions ne sont pas à mettre entre toutes les mains...
A propos d'Evangelion, sachez que ses 20 premiers épisodes, déjà disponibles en laser-disc, viennent de sortir au format DVD, au prix exceptionnel de 6600 yens par disque de 4 épisodes. Toujours pas de nouvelles des épisodes 21 à 26 ni des films en vidéo, ce qui prouve bien que le retard de leur sortie en laser-disc n'est pas le fait d'un quelconque retard mais plutôt celui d'une politique de vaporware des plus désagréables.
Le calvaire de Yasuhiro Imagawa est presque terminé. Après plus de deux ans de galère, Giant Robo est sur le point de voir sortir son septième et dernier épisode, annoncé pour janvier 1998. La seule réalisation de l'épisode, d'une durée d'une heure, aura pris près d'un an - on est donc probablement en droit d'en attendre beaucoup. Mais tout ce qu'on lui demande, c'est de résoudre les derniers mystères de ce chef-d'oeuvre. On regrettera une fois de plus que la série, pourtant éditée en Angleterre par Manga Vidéo, n'ait jamais été distribuée en France...
Le septième épisode de l'OAV Gundam 8th MS Team est enfin sorti en vidéo. Cette série, qui a démarré début 96, prend un temps incroyable pour avancer. Difficile il est vrai, de succéder à une oeuvre telle que Gundam 0083 ! A ce propos, on pourra s'amuser à remarquer qu'a l'instar de nombreuses oeuvres de Gundam, 8th MS Team a commencé sur Terre pour s'envoler par la suite dans l'espace...
Pour le quinzième anniversaire de Macross, une partie de l'équipe originale (Shôji Kawamori et Haruhiko Mikimoto) participera à la réalisation d'un OAV spécial, Macross Dynamite 7, basé sur les personnages du déroutant Macross Seven. Réalisée par Tetsurô Amino (Iria), cette série de 4 épisodes sortira à partir du 18 décembre prochain.
On la croyait morte, que nenni : les producteurs japonais d'East West (la maison de disques de X Japan) ont décidé de remettre au goût du jour Mari Iijima, qui fut la fameuse voix de Lynn Minmay dans Macross ! Il faut dire que Mari était toute jeune à l'époque, et qu'elle a encore gardé tous ses attraits. La voilà donc à sortir un single, un album, Europe, et à s'embarquer dans une tournée du même nom qui s'est déroulée fin août.... au Japon, désolé. Alors, qui sera la prochaine Idol à refaire surface ? Pourrait-on suggérer Takako Ohta, la doubleuse et chanteuse de Creamy Mami ?
En parlant de X Japan, le groupe qui signa le générique de fin du film de X, la nouvelle est tombée le 22 septembre dernier : le groupe s'est séparé. Cette décision a été prise suite au départ de Toshimitsu Deyama (le chanteur) en avril dernier, suite à des "divergences musicales" avec Yoshiki Hayashi son leader. Toshi voulait en effet se consacrer à sa carrière solo, plus pop et surtout plus insignifiante. On peut penser que le grand gagnant de cette dissolution sera surtout Hideto Matsumoto, le guitariste principal, qui risque d'être suivi par Pata (l'autre guitariste) pour continuer son excellente carrière solo alternative.
Ils laissent le champ libre à Luna Sea, qui, bien qu'ils soient inconnus du public des fans d'animation, méritent quand même toute notre attention. Après cinq albums magnifiques, ils ont pris en 1997 une année sabatique pour se consacrer tous les cinq à une carrière solo. Ryûichi Kawamura, le chanteur, a composé et interprété de magnifiques chansons pop romantiques, et Sugizo, le guitariste principal, s'est lui donné corps et âme à une musique à la fois expérimentale et mélodique. Deux réussites formidables qui risquent de propulser un Luna Sea réunifié en 1998 en tête des charts.
Cette année a eu lieu la première cérémonie de l'Osamu Tezuka Award, où sont récompensés les auteurs qui respectent le mieux l'esprit du très regretté Dieu des mangas. Le premier prix a été attribué sans grande surprise à l'auteur de l'excellent Doraemon, décédé il y a peu. Il faut dire que Doraemon est l'exemple-même du manga populaire, réalisé avec peu de moyens mais inventif et intelligent. On remarquera également, pour le prix d'excellence, la vénérable Moto Hagio, spécialiste durant les années 70 des shôjo-mangas homosexuels et rivale de toujours de Keiko Takemiya. Son manga Zankoku na kami wa shihai suru (C'est un dieu cruel qui nous contrôle) aborde le sujet très délicat de la destruction de l'égo humain (!) à travers l'histoire d'un enfant qui se fait violer successivement par son père et tous ses amis... On en aurait presque peur !
René-Gilles Deberdt, 7 novembre 1997.
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