> Sanctuaire Saint Seiya | Introduction à Saint Seiya... |
Diffusé dès 1988 en France, Saint Seiya (Les chevaliers
du zodiaque) est l'un des plus grands succès que le Club Dorothée
ait jamais eu. Il fut à l'origine de nombreuses passions
pour l'animation japonaise...
Vous connaissez tous son histoire, inutile de revenir dessus sur des pages et des pages: l'action se déroule de nos jours (entre 1986 et 1988 en fait), dans un monde parallèle qui a connu une récente guerre mondiale et a vu apparaître des "fondations" régnant en maître sur des continents entiers (la fondation Graude, dirigée par Saori Kido, règne sur l'Asie, et celle de Julian Solo, par exemple, sur les sept mers). Saori, toujours elle, est en fait la réincarnation d'Athéna, qui revient sur Terre tous les 200 ans pour la protéger du Mal. Elle est aidée par ses fidèles chevaliers (Saints en japonais), eux-mêmes protégés par une constellation, représentée par une armure (Cloth) qui canalise leurs pouvoirs psychiques. Il y a trois catégories de chevaliers: les chevaliers d'or (les douze constellations du zodiaque, ils sont donc douze et protègent l'accès aux douze temples parsemant la route menant au Sanctuaire d'Athéna, en Grèce), les chevaliers d'argent, également rattachés au Sanctuaire, et les chevaliers de bronze, les plus faibles, dont font partie nos héros. |
Ceux-ci se nomment Seiya du Pégase (Seyar en VF), qui tombera petit à petit amoureux de Saori (et c'est réciproque) et qui recherche désespérément sa soeur Seika, Hyôga du Cygne (pour qui sa mère s'est sacrifiée de par le passé et qui en garde un traumatisme profond) qui fut l'élève de Camus, le chevalier d'or du Verseau, Shun d'Andromède (l'âme sensible, plus fort qu'il ne le laisse croire), son grand frère Ikki du Phénix (son caractère l'oblige à cacher ses sentiments, mais autrefois il a aimé la fille de son maître, Esmeralda, que celui-ci a osé tuer pour forcer Ikki à sortir de ses gonds et trouver la Force en lui), et Shiryû du Dragon (élève du chevalier d'or de la Balance, le vieux Dôko), qui aime en secret la jeune et jolie Shunrei (on lit son nom Chun-li en chinois, pour les fans de Street Fighter 2 !), une orpheline reccueillie par Dôko.
La pauvre Saori se fait toujours enlever par le Méchant de l'histoire. Dans les treize premiers tomes du manga, nos héros sont confrontés à un usurpateur qui tenta de tuer Saori à sa naissance et prit le commandement du Sanctuaire à l'insu de tous. Saga sera finalement vaincu, après avoir traversé les douze temples du Sanctuaire, mais très vite on aura affaire à Poséidon (tomes 14 à 18), puis à Hadès (jusqu'au 28), qui enverront leurs chevaliers respectifs (les Généraux de Poséidon et les Spectres) embêter nos héros. On peut plus être tranquille. L'histoire se termine tragiquement sur la mort de Saori et de nos cinq chevaliers. Mais ça vous ne le saviez peut-être pas... Vous trouverez ici un article racontant l'histoire globale de cette saga, la seule partie du manga inédite en animation, et qui méritait cent fois l'honneur d'être adaptée.
C'est dans le tout premier numéro de l'hebdo Jump de 1986 que naît le personnage de Seiya. Dessiné et scénarisé par Masami Kurumada, ce manga rencontre très vite le succès, grâce à quelques bonnes trouvailles de l'auteur. Pourtant les graphismes sont médiocres, et le scénario rappelle un peu un mélange des deux précédents succès de Kurumada, Fûma no Kojirô (voir Okaz 26) et surtout Ring ni kakero. Autodidacte, l'auteur dessine des manga depuis 20 ans et son style, même s'il s'est amélioré au fil du temps, est toujours assez médiocre, surtout au niveau des visages qu'il ne varie pas beaucoup.
Une version animée produite par la Tôei Animation est vite mise au point. Son premier épisode, diffusé le 11 octobre 1986 et qui reprenait la moitié du premier tome du manga, montrait tout de suite une très nette cassure entre les deux versions. La réalisation avait été confiée au grand Kôzô Morishita (Cherry Miel, la petite sirène, Dragon Ball Z) et le character-design à Shingo Araki et Michi Himeno, connus pour Lady Oscar, Ulysse 31 et tant d'autres merveilles.
Quant au compositeur, Seiji Yokoyama, il est reconnu par la profession comme l'un des plus grands. Captain Harlock notamment, c'est lui. Il a tout compris du violon ou du piano, mais aussi du pianica (piano-harmonica) et de l'accordéon pour lesquels il composa des mélodies inoubliables dans Saint Seiya Asgard. Ses symphonies viennent vraiment d'un autre temps, d'une autre dimension. C'est de l'émotion pure. Tout comme les images de la série... La révélation, c'est le story-board, le scénario, la mise en scène: tout a été fait pour toucher notre coeur et nous tirer le plus de larmes possible. Et c'est réussi: Saint Seiya occupe une place de choix au Panthéon des oeuvres mélo-dramatiques.
On a dû apporter de nombreuses modifications au scénario afin de faire tenir les 28 tomes du manga sur les 114 épisodes, diffusés jusqu'au 1er avril 1989. Des détails ont été modifiés (les maîtres de Hyôga et de Shun ne sont plus les mêmes, par exemple), et de plus une série entière a été créée de toutes pièces par les scénaristes de la version TV, Takao Koyama et Yoshiyuki Suga, pour éviter de rattraper trop vite l'histoire du manga publié en parallèle. Les 26 épisodes de la saga d'Asgard (du 74 au 99), loin du répétitif concept manichéen des dessins animés américains, ont marqué les fans en présentant des "méchants" à la psychologie ultra-complexe, tellement attachants qu'on en vient même à regretter que ce soit Saori qui remporte la victoire à la fin ! Et pourquoi a-t-il fallu que les scénaristes signent leur arrêt de mort dès le départ, au lieu de leur offrir une place de choix aux côtés de nos chevaliers par la suite...
On notera également la cruelle absence d'une partie consacrée à Hadès. Malheureusement, Bandai a choisi d'arrêter de sponsoriser la série à la fin de The Poseidon, et les rumeurs concernant une adaptation en OAV n'étaient que des... rumeurs. La situation ne s'arrange guère, le producteur de la série TV, Yoshifumi Hatano, nous ayant malheureusement quittés en mars 1995...
Enfin, quatre magnifiques films d'animation de moyen métrage ont été tirés de la série entre 1987 et 1989. Les trois premiers ont été récemment réédités dans la collection Manga Power. Bizarrement, ils sont tous difficiles à caser dans la version TV. Je vous en parlerai peut-être un jour. Une oeuvre aussi lourde que Saint Seiya dans le paysage de l'animation japonaise mérite en effet plus qu'un simple petit article de présentation...
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