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Kimagure Orange Road (Max et compagnie) est, à plus d'un titre et à juste raison, une série-culte.
Pas seulement pour son héroïne, Madoka et ses yeux hypnotisants dessinés par la star Akemi Takada, mais aussi pour un charme évident qui naît du mélange magique (eh oui) de l'histoire, de la réalisation, de l'ambiance et des musiques, composées de main de maître par Shirô Sagisu (Megazone 23, Nadia, Macross 2, Evangelion). Lorsqu'en 1988, la série TV prend fin, on propose peu après à Tomomi Mochizuki, spécialiste des oeuvres romantiques (Cynthia, Creamy...), de réaliser un film qui trouverait un avenir définitif à Kyôsuké-Madoka-Hikaru (Max-Sabrina-Pamela), la série TV ayant oublié la malheureuse Hikaru. Ici non plus, elle ne sera pas gâtée.
Ce film prend le parti du réalisme. Incroyable: exit les pouvoirs magiques, Kyôsuké et sa famille sont devenus des gens sans histoire ! Franchement, ça n'est pas plus mal. On oublie aussi la fin de la série TV. Kyôsuké, en pleine période d'examens d'admission à la fac, devra choisir définitivement entre ses deux amies. Après s'être laissé aller l'espace d'un instant avec la charmante Hikaru dans les premières minutes (leur premier et dernier baiser, snif !), il finira par avouer son amour à Madoka (qu'il n'embrassera pas devant les caméras, elle !) avant de couper les ponts avec Hikaru. L'histoire peut paraître compliquée mais en fait elle utilise, à quelques détails près, exactement le même canevas que Macross the movie !! Une référence élodieuse il est vrai, mais cette adaptation d'Orange Road est à la hauteur de la comparaison.
Pas d'action (du tout !) ici, pas d'humour, rien. Un style très
dépouillé qui donne la parole aux criquets (nous
sommes en plein été) et aux coeurs meurtris - et
si humains - de nos héros. On est loin du style très
speed de la série TV, mais les producteurs savaient
à quoi s'attendre en confiant ce film à Mochizuki.
Et on comprend les raisons de leur choix. Les fans d'Orange
Road ont grandi et ont demandé à ce que leurs
personnages favoris mûrissent un peu. Alors... avec un graphisme
absolument parfait et éminemment expressif, des musiques
et des chansons qui tiennent, n'ayons pas peur des mots, du génie
(ah, ce générique !), et une narration qui fait
passer, de façon très poétique, la pilule
des paroles cruelles de Kyôsuké envers Hikaru, on
ne peut que craquer pour cet Orange Road particulièrement
émouvant.
PS: je n'ai pas eu l'occasion de voir la version française éditée par Shuriken, mais au vu des réactions à son sujet en fr.rec.anime, il vaut mieux se précipiter sur la VO sous-titrée d'Animeigo !
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