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Et si le monde avait trouvé la solution à ses problèmes de ressources énergétiques ? Si l'on avait découvert un nouveau type d'énergie, recyclable, non polluante et infinie ? Ce serait le paradis... Sauf si elle servait en fait des ambitions maléfiques...
Giant Robo se déroule dans un monde parallèle, où un groupe de savants basé en Belgique aurait créé le générateur Shizuma (Shizuma Drive, du nom du chef du projet), qu'il suffirait de placer à l'intérieur d'une machine pour que celle-ci marche indéfiniment, sans avoir à s'inquiéter des problèmes de pollution ou de remplacement des piles. Le monde entier s'est adapté à cette nouvelle énergie, et toutes les voitures, toutes les montres sont équipées d'un générateur Shizuma. Malheureusement, une organisation malhonnête (oh les méchants), Big Fire, ambitionne (tata !) de conquérir le monde, et a trouvé le moyen infaillible d'arriver à ses fins: détruire l'humanité en la privant de sa source d'énergie pendant sept jours et sept nuits.
A la tête du commando chargé de mettre cette menace à exécution, un certain Gen'ya, de son vrai nom Emmanuel Von Fogler, fils d'un collègue de Shizuma, soi-disant devenu fou à la suite de la trop forte pression exercée par son travail. Dix ans auparavant, alors que l'expérience n'en était qu'à ses balbutiements, il avait réussi à détruire une contrée entière en inversant le processus du générateur Shizuma. Aujourd'hui, Von Fogler est mort mais son fils veut le venger en finissant ce qu'il avait commencé. Il doit pour celà réunir trois mallettes contenant chacune une des parties de l'élément indispensable pour réaliser ses rêves de destruction.
Evidemment, il y a des gentils pour le contrer. Daisaku Kusama est le fils d'un professeur qui construisit trois robots géants pour Big Fire. Le plus puissant, Giant Robo, est aussi le seul à fonctionner non pas à l'énergie Shizuma mais à l'énergie atomique - ce qui est important pour le scénario. Quand il a appris les véritables intentions de Big Fire, il s'est rebellé mais s'est rapidement fait tuer. Son fils, pour le venger et sauver la Terre en prime, utilise son petit Robo (comme il l'appelle), qu'il dirige par l'intermédiaire d'une montre-télécommande. En regardant l'OAV, on a d'ailleurs l'impression que Robo est un personnage à part entière.
Daisaku est aidé par la superbe Ginrei (ah, quelles jambes !), en réalité Farmelle, la soeur d'Emmanuel, qui utilise ses pouvoirs de téléportation au service du Bien, et cache un pouvoir bien plus impressionnant encore, mais aussi le couple magique Issei Dôjin (un vieux moine) et Yôshi (une géante à la peau bleue), le professeur Gô, le mastodonte Tetsugyû et le mystérieux Taisô, sorte de Lupin 3 paysan qui possède de nombreux pouvoirs. Autant de personnages attachants - notamment Taisô et Yôshi.
Gen'ya a fait appel à quelques éléments très puissants pour l'aider. Parmi eux, le génial Alberto, membre du sombre et puissant groupe des "Dix Magnifiques", qui a perdu un oeil et surtout son meilleur ami lors d'un combat contre Taisô. Il possède d'ailleurs autant de pouvoirs que ce dernier, ce qui nous vaudra de superbes duels qui se termineront de façon tragique dans le quatrième épisode.
Giant Robo est adapté d'un manga de Mitsuteru Yokoyama (le créateur de Sally la petite sorcière), qui avait déjà donné lieu à une adaptation en série live assez catastrophique. L'univers très fouillé et réussi rappellera très vite aux fans de Batman l'ambiance de la fameuse série animée du même nom. Les personnages sont on ne peut plus complexes: leur psychologie est réaliste et l'animation leur donne la vie comme rarement un dessin animé l'aura fait avant. Il faut dire par ailleurs que l'équipe de réalisation de Giant Robo travaille d'arrache-pied sur chaque épisode: pas plus de deux par an !
Yasuhiro Imagawa, le directeur, est connu pour son "Petit chef" (Mister Ajikko) et son G-Gundam. Il a aussi travaillé sur d'autres Gundam. Dans l'équipe d'animation, on retrouvera du beau monde, notamment des personnalités ayant travaillé sur des oeuvres de la Gainax (Nadia, Gunbuster...). On n'aurait pu faire mieux ! Seul le character-design est un peu décevant, mais les auteurs ont préféré faire des concessions au graphisme pour obtenir une animation irréprochable. Un peu comme un anti-Lodoss. La bande son est l'une des plus belles qu'il m'ait été donné d'entendre dans ma vie avec celle de Saint Seiya. Interprétée par un orchestre polonais et signée Masamichi Amano (qui avait honteusement, en travaillant sur Urotsukidôji, choisi la facilité en copiant des thèmes de Vangelis entre autres), il s'agit sans discussion possible de son meilleur travail. Les amateurs de musique symphonique et de design rétro ne pourront donc en aucun cas critiquer Giant Robo.
Quant au scénario, il ne se contente pas de commencer sur des bases originales. Le dosage action/temps morts est parfait (pour les nippophones du moins...), il y a de très nombreux rebondissements et l'histoire ménage beaucoup de moments forts, comme la mort très marquante de certains personnages dans le quatrième épisode. On appréciera aussi le faible rôle que tiennent les robots dans cette histoire, malgré le titre peu convaincant. A l'image des Patlabor selon Mamoru Oshii, ils ne sont utilisés que quand ils doivent l'être !
En conclusion, si vous aimez le graphisme à la Tezuka (donc, si les gros nez ne vous dérangent pas), jetez-vous sur Giant Robo, l'un des plus beaux dessins animés de tous les temps, et je pèse mes mots !
Giant Robo 5 : une note de chevet décrivant ma réaction face à la découverte de mon épisode préféré de la série...
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