Dôjinshi
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Le mot Dôjinshi se traduit par "fanzine". Mais il ne s'agit pas de la plupart des fanzines français que nous connaissons. Au Japon, la grande majorité des dôjinshi est constituée de BD d'amateurs basées sur leurs oeuvres préférées...
Le phénomène des dôjinshi est né dans les années 70. Les premières séries à avoir eu droit à leurs BD de fans furent Gundam et Yamato. Suivit le fameux Captain Tsubasa (Olive et Tom), avec une domination certaine de l'artiste Minami Ozaki, puis LA série culte qui réveillera de nombreuses âmes de scénaristes et dessinateurs en herbe: Saint Seiya. D'ailleurs, on ne s'y trompera pas: sa popularité est suffisante pour entraîner la création chez les concurrents de la Tôei de deux séries inspirées, Yoroiden Samurai Troopers chez la Sunrise et Shurato chez la Tatsunoko.
Dans le cas des Troopers, la folie du dôjinshi sera encore plus grande... En effet, la série a été conçue comme un puits à histoires. Saint Seiya était trop abstrait et éloigné du public (vous en voyez tous les jours, des Guerriers Divins à Asgard ?) pour pouvoir l'inspirer. Dans YST, le cadre est naturel (Tôkyô et le Japon en général, de nos jours), les personnages sont sans histoires et sans véritable passé (idéal pour leur en créer un... Et il n'est d'ailleurs pas étonnant que les Chevaliers d'Or de Saint Seiya aient autant inspiré les dessinateurs amateurs, vu la vacuité de leur existence quotidienne...), et bien sûr ils vivent tous ensemble comme dans Saint Seiya. On ne sait jamais, mais c'est toujours plus pratique pour les histoires homosexuelles, la spécialité des dessinatrices de dôjinshi...! Comprenez, elles ont besoin de compenser... On ne voit pas souvent exposée à l'écran la virilité des héros de nos séries préférées !
D'ailleurs, pour l'anecdote, dans le dernier épisode de la série, quand Shûkô Murase s'est chargé de dessiner la scène de la fin du combat entre Ryô et Arago, il a dessiné l'espace d'un instant nos Troopers à torse nu... Et a avoué qu'il avait effectivement fait ça en hommage à ces pauvres demoiselles qui rêvaient de voir une telle séquence devant leurs yeux ! Touché: elle est devenue une scène-culte de la série...
Après Shurato, qui eut un succès relativement mitigé dans le monde du dôjinshi, le mouvement marqua un léger temps d'arrêt, sans oublier tout de même de faire honneur à Nadia avec quelques dizaines d'excellents fanzines (je vous raconte pas les merveilles de fanzines érotiques... avec une fille aussi désirable c'était logique... vive les dôjinshi ^^;), ce fut Cyber Formula qui prit la relève... Enorme phénomène là aussi, à peu près comparable à celui de Saint Seiya, un peu moindre par rapport au mouvement Troopers. Les personnages qui inspirèrent le plus les dessinatrices furent le trognon Bleed Kaga (arrivé très tard dans la série) et le beau ténébreux Knight Schumacher... C'était, rappelons-le, un an avant la révélation dans le monde entier du phénomène que fut le Michael homonyme... Les Japonais ont toujours un peu d'avance !
Aujourd'hui, il n'y a plus véritablement de série chouchoutée par les dessinatrices... Le marché se partage surtout entre les fans de Gundam Wing, Slam Dunk, Yû yû hakusho (en baisse depuis la fin de ces trois séries), Sailor Moon et Fushigi yûgi. Une série commence à faire très fort, il s'agit bien sûr d'Evangelion. Mais ce phénomène durera-t'il ? Ne serait-ce pas tout simplement le monde des fans japonais qui évolue petit à petit et rechigne de plus en plus à sortir des parodies de leurs séries culte ? Seul l'avenir nous le dira...
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