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![]() | Au début de cette année, Manga Vidéo nous a offert sur un plateau le premier film de Cobra. Celui-ci, présenté le 3 juillet 1982 dans les salles japonaises, fut suivi trois mois plus tard (le 7 octobre) d'une certaine série télé de 31 épisodes que vous connaissez tous... |
C'est l'un des rares films de l'époque, avec les faramineux
Phoenix 2772 d'Osamu Tezuka ou Genma Taisen Harmagedon
de Rintarô (une merveille dessinée par Otomo !),
à avoir bénéficié d'un budget conséquent.
Le résultat se voit: le tout est à la pointe de
la technologie, avec une animation très supérieure
à ce qui se faisait à l'époque. On a donné
carte blanche à Osamu Dezaki (toujours assisté de
ses fidèles assistants Akio Sugino et Yoshio Takeuchi,
qui travailleront aussi avec lui sur la série TV) pour
rendre l'univers du manga de Buichi Terasawa à sa convenance.
Il s'éloigna donc du concept de western (largement repompé
par ailleurs sur Leiji Matsumoto !) pour créer un véritable
film d'amour et d'émotion, ce qui n'est pas pour déplaire
à ceux qui reprochent à Cobra d'être trop
basé sur l'action. Bien sûr, les fans purs et durs
de Cobra seront horrifiés par le rythme très lent
de l'histoire, mais ne les écoutez pas et considérez
plutôt ce film comme une (formidable) variation sur le même
thème.
Le scénario reprend quelques personnages du manga, Catherine,
Jane, Dominique et Sandra, mais aussi l'homme de verre (Crystal
Boy, ou Boy pour les intimes), mais les met en scène dans
un scénario où leurs rôles n'ont pas grand-chose
à voir avec la série TV. Une adaptation admirable
qui nous permet surtout de nous extasier sur de nombreuses séquences
plus larmoyantes les unes que les autres: la mort de chacune des
soeurs, mais aussi celle de Cobra (vaincu par Boy), à qui
l'amour donnera la force de revenir parmi nous pour embrasser
une dernière fois sa bien-aimée qui se meurt. Une
séquence d'électrochocs qui compte parmi les plus
grands moments de l'animation japonaise ! Le tout est, il est
vrai, appuyé par une magistrale bande son classique (très
proche dans sa partition du style de Yasuo Higuchi, responsable
de Princesse Sarah et de Phoenix 2772, justement)
composée par Osamu Shôji, qui lui fut impliqué
par la suite dans La cité interdite.
Manga Vidéo a pris le parti, pour sa version anglaise (et
donc française par la suite), de remplacer cette bande
son par une sélection des meilleures chansons et musiques
du groupe suisse Yello, peu connu en nos contrées,
sauf à l'occasion du générique de fin de
La folle journée de Ferris Bueller. Oui, leur Oh
yeah, ça vous revient ? Yello a démarré
à la toute fin des années 70, et leur premier CD,
Solid Pleasure je crois (1980), proposait déjà
une musique très planante qui sera reprise notamment dans
le passage où Cobra s'échappe de sa prison pour
aller embrasser une dernière fois sa bien aimée
- magnifique... Un héros s'oublie dans l'Amour.
En plus de la new-age omniprésente, on a droit à
quelques musiques techno bien fichues (à force d'écouter...),
et à des chansons du meilleur niveau. Il faut dire que
Yello est très éclectique et pioche dans la World
Music ses nombreuses inspirations. Pour plus d'informations sur
ce groupe que j'ai découvert avec joie à travers
ce film, il a un site web à l'adresse ci-dessous. Et si
vous voulez quelques conseils sur leurs CD, écrivez-moi,
je pourrai déjà vous parler des huit que je me
suis achetés après avoir vu le film ^_^.
A la qualité des musiques de Yello, vous pourrez ajouter
en prime la force des images, qui poussent au respect d'elles-mêmes
(normal quand on peut se vanter d'avoir eu parmi ses animateurs
des noms tels que Shinji Otsuka, Keizô Shimizu, Kôji
Morimoto, Hidetoshi Omori, Shingo Araki et Michi Himeno !), et
bien sûr de formidables scènes d'action qui annoncent
déjà le foudroyant succès de la série
TV qui suivra... Oui, vraiment, Cobra, c'est plus fort que toi !
Liste des musiques du film : voir la note de chevet consacrée.
Yello on the net : http://www.yello.ch/
PsychoGun : http://www.olympe.net/psychogun/ (un superbe site francophone)
NB. Les illustrations ont été scannées par Yann Stettler à partir de la vidéo. Je le remercie au passage, surtout que ce sont deux de mes séquences préférées. La première est celle du "réveil" de Cobra, dont je vous parle durant l'article. La seconde retrace la mort de Dominique.
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