> Sanctuaire Clamp Tôkyô Babylon (OAV 1)

Manga Vidéo profite de l'édition en France du manga Tôkyô Babylon pour nous sortir l'OAV. Triste destin pour un dessin animé qui ne méritait pas un tel traitement...

Notre exorciste en herbe Subaru Sumeragi est contacté par le patron de la puissante MCC Corp. afin de venir enquêter sur de mystérieux accidents qui se produisent sur le chantier de son futur QG high-tech et qui décime petit à petit le comité de direction. Trop tard: le même patron se fera tuer dans les mêmes circonstances le jour-même... Un point commun à tous ces accidents: à chaque fois, un certain Shinji Nagumo s'y trouvait, mais il a toujours survécu. Il est en fait protégé naturellement contre toute agression mystique, et en profite pour tenter de prendre la tête de la MCC. Mais Kazumi, la soeur d'une des victimes n'entend pas le laisser s'en tirer comme ça...

Produit en 1992 par la Mad House (qui venait de cartonner dans les ventes avec son magnifique Zetsuai 1989), Tôkyô Babylon n'a pas fait l'unanimité parmi les fans. Même s'il s'agit d'une histoire complètement originale par rapport au manga (dont on a tout de même repris une idée de la tragique première histoire du volume 4, la légende véridique de l'animal sacrifié), l'adaptation pèche par la qualité graphique désastreuse, à l'exception de quelques rares plans d'une grande beauté signés Kumiko Takahashi. On s'ennuie un peu au début, et ce n'est que dans les dix dernières minutes que la puissance de l'action nous fait hurler au génie. Les musiques passent souvent inaperçues (malgré une bonne chanson pop du célèbre crooner Hideaki Matsuoka, qui tient la dragée haute aux ultra-médiatisés Oasis et Blur), et ce sont les deux superbes (et oniriques) clips intégrés à la fin qui ont boosté les ventes... Des clips qui ont bien entendu disparu chez nous. Alors, que reste-t'il de notre amour ?

La version française multiplie les erreurs de traduction (tout comme pour le manga, malheureusement !), et se permet (ô sacrilège !) d'adapter les dialogues à un public plus large que celui des lecteurs du manga... Eh oui, tour de passe-passe ultime, on n'a pas besoin de lire le manga pour comprendre l'OAV. Mais pour en arriver là, les adaptateurs ont dû changer de nombreux dialogues et dégrader sensiblement l'ambiance originelle de l'histoire... Et encore, ce n'est rien comparé aux supplices que les Anglais ont fait subir à leur version de l'OAV 2... Un épisode bien mieux réalisé et beaucoup plus intéressant, qui mérite largement plus votre attention. Bref, si vous êtes fan des trois premiers volumes du manga, vous adorerez Tôkyô Babylon 1. Si vous lui préférez les derniers volumes (beaucoup plus sensibles et émouvants), attendez patiemment la sortie du second volume ! Dans les deux cas, il vous faudra au moins supporter l'affreuse jaquette anglaise, l'ajout d'un E au bout du titre, et surtout le doublage largement bâclé. Même Odile Schmitt (Tao dans Les cités d'or), qui joue le rôle de Hokuto, n'y croit pas vraiment. Et ne parlons pas de Subaru: sa voix est carrément à l'opposé de la version japonaise. Mais malgré tous ces ratages, Tôkyô Babylon reste un incontournable de l'animation shôjo... Tout simplement grâce à la beauté de l'univers de Clamp !

Version française quasi-intégrale, hi-fi stéréo, 45mn, éditeur: Manga Vidéo.

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