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SailorMoon, "série de sentai pour jeunes filles" diffusée depuis 1994, mérite à plus d'un titre qu'on s'y attarde...

Voici plus de quatre ans, Naoko Takeuchi, une jeune dessinatrice qui s'est fait connaître avec The Cherry Project (un manga sur le patinage artistique), se réveille un matin en sursaut: elle a trouvé le moyen de devenir célèbre. Elle crée le personnage de Sailor V, une héroïne masquée en costume marin très sexy. Les premiers épisodes du manga plaisent énormément à la Tôei Animation, qui lui propose de créer une série animée sentai, c'est-à-dire un équivalent de Saint Seiya ou des Samurai Troopers, mais avec un groupe de cinq jeunes filles. La version animée sera diffusée en parallèle à la publication de ce nouveau manga dont le succès ne s'est pas démenti depuis, SailorMoon. A ce jour, douze volumes du manga sont parus, et plus de 170 épisodes, étalés sur cinq séries, ont été réalisés.

Les apparences sont parfois trompeuses

Usagi Tsukino (Bunny Rivière) est une collégienne de 14 ans typique des jeunes filles de son âge: allergique aux devoirs et plongée dans ses amours. Un jour elle rencontre Luna, une petite chatte noire qui parle et va lui révéler sa véritable identité: Usagi est la réincarnation de la Princesse Séléné (Serenity, Sérénité ou Selenity suivant les goûts...), qui vivait autrefois dans le royaume de la Lune avec la reine-mère et ses quatre fidèles amies, les Sailor-senshi (sailor-guerrières). Chassée de son pays par les envoyés du Dark Kingdom (dirigé par la Reine Beryl et ses sbires, Jadeite, Nephrite, Zoisite et Kunzite), elle dû se réfugier dans le corps d'une Terrienne.

Usagi se transforme en SailorMoon, mélange de guerrier sentai et de magical girl (elle possède une baguette magique et peut prendre une autre apparence, comme Minky Momo alias Gigi), et renvoie au néant les monstres du Dark Kingdom chargés de puiser l'énergie des humains pour réveiller leur chef suprême. En chemin, elle retrouvera les réincarnations de ses amies: SailorMercury dans le 9ème épisode (dans la peau d'Ami Mizuno/Molly, la grosse tête), SailorMars dans le 11ème (Rei Hino/Raya, adorable peste qui vit dans un temple), puis SailorJupiter (Makoto Kino/Marcy, la plus sauvage) dans le 25ème, et enfin SailorVenus dans le 33ème (Minako Aino/Mathilda/Amélie, du nom de sa doubleuse Amélie Morin), qui jouait déjà les super-héroïnes depuis un an sous le nom de Sailor V (Takeuchi était trop attachée à son personnage pour le laisser tomber ainsi).

Emotion, quand tu nous tiens...

Cette petite troupe, avec Luna et son amoureux Artémis (le chat de Minako), deviendra suffisamment soudée pour battre un à un les généraux du Dark Kingdom. Ces "beaux ténébreux" en herbe sont très attachants. Nephrite, notamment, aura une mort déchirante: il finira par tomber amoureux de Naru (Nanou), la meilleure amie d'Usagi, et changera de camp, mais sera aussi vite exécuté par le Dark Kingdom. Au bout de 46 épisodes, Usagi, avec l'aide de l'énergie de ses amies sacrifiées de façon bouleversante dans l'épisode précédent, détruira définitivement la menace que constituait le Dark Kingdom. Les cinq guerrières ressuscitent, perdent la mémoire et reprennent une vie normale et gaie... C'aurait pu être une belle fin, mais la Tôei ne pouvait s'arrêter en plein succès.

Rebelotte donc avec SailorMoon R où Usagi réalisera pleinement son grand amour avec Mamoru Chiba (Bourdu), l'homme masqué qui l'aide quand elle est en danger et qui n'est autre que la réincarnation d'Endymion, l'amant de la Princesse Séléné. Dans cette nouvelle série, nos héroïnes seront confrontées durant treize épisodes à une menace venue de l'espace, puis pendant près de trente épisodes à des forces maléfiques venues du futur. A cette occasion, elles feront la connaissance de SailorPluto (qui apparaîtra dans la série suivante sous le nom de Setsuna Meiô), gardienne des Portes du Temps, et surtout de la petite Chibi-Usa (Camille), la future fille d'Usagi et... Mamoru.

Et ça continue, encore et encore...

A partir de l'épisode 90, une troisième série (SailorMoon S pour Super) opposera les Sailor-senshi à un savant fou et à ses envoyés. Chibi-Usa, Michirû Kaiô et Haruka Ten'ô (deux nouvelles camarades, plus âgées) les rejoindront, sous le nom de SailorChibiMoon, SailorNeptune et SailorUranus. La quatrième série, SailorMoon Supers (appellée SS au départ par des producteurs dignes de Gaston Lagaffe), qui a démarré au 129ème épisode, introduit rapidement (avant de nous la reprendre) la dernière planète du système avec SailorSaturn. Enfin, la dernière série à ce jour, qui démarra une trentaine d'épisodes plus loin, s'appelle SailorMoon Sailor Stars. Elle réunit une fois pour toutes nos dix Sailors guerrières et transforme Usagi-chan en une quasi-invulnérable Eternal SailorMoon. Parce qu'on rigole plus, hein.

En France, nous en sommes à la deuxième partie de SailorMoon S. Quant au manga, il est actuellement traduit par Glénat. Le rythme de parution des tomes est tout à fait correct, et leur adaptation est plus soignée que celle de la série TV - ce n'était pas difficile, il est vrai.

En haut de l'affiche...

SailorMoon s'est aussi emparée des salles de cinéma nippones. Fin '93, on a ainsi eu droit à un film de SailorMoon R. De nouvelles musiques de fond (aussi belles que celles de SailorMoon S) et une réalisation impeccable lui assurent une forme très agréable. Mais l'histoire est aussi envoûtante. On y découvre Fioré, un ami d'enfance de Mamoru, extra-terrestre de son état et possédé par l'âme d'une fleur maléfique qui veut l'utiliser pour conquérir la Terre. C'est le prétexte à une débauche de dialogues trèèès romantiques, de superbes flashbacks et d'hommages très sincères à Saint Seiya, Dragon Ball Z, Rg Veda (trouvez-les vous-même !) et même Nadia (la fin est à peu près la même: géniale, quoi !).

Un an plus tard, une nouvelle merveille, cette fois basée sur une histoire parallèle dessinée par Naoko Takeuchi. Ici, c'est la petite chatte Luna qui rencontre l'amour fou sous la forme d'un... humain, Kakeru, qui veut atteindre la Lune et y retrouver la bien-aimée princesse qui peuple ses rêves, comme dans le célèbre conte japonais Kaguya (qui donne son titre au film). Usagi, avec l'accord des autres Sailor-senshi, réalisera alors le voeu le plus cher de Luna en lui offrant l'espace de quelques instants un corps de femme, et en lui permettant d'entrer dans les rêves de Kakeru pour lui offrir un baiser éternel... Le plus beau, c'est que Luna essaie de se faire passer pour la fameuse princesse Kaguya afin de voler à Kakeru ce baiser qu'elle désire tant... Mais celui-ci a reconnu à travers cette femme si frêle le coeur de la chatte dont il s'est occupé il y a quelque temps... Et c'est à Luna qu'il donnera sa preuve d'amour. Un des plus beaux moments de SailorMoon. On espère vivement une version française de ces deux magnifiques films !

Même si SailorMoon a des défauts évidents (la répétitivité des scènes de combat, hommage aux autres sentai dont on se serait bien passé, ou encore quelques personnages pas assez développés à mon goût), même si c'est une série commerciale (les jeunes filles en tenue permettent aux fillettes d'avoir "leur" sentai à elles, tandis que les garçons mâtent leurs jambes de déesse), elle n'en a pas moins acquis, sans doute grâce à un staff expérimenté (Jun-ichi Satô ou encore Kunihiko Ikuhara à la réalisation, et Kazuko Tadano au design de base, qu'on a vue sur Dancougar et Cristal Triangle), un charme certain sans lequel Usagi et ses amies n'auraient jamais eu ce succès amplement mérité...

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