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Réalisé en parallèle avec une version animée qui devrait sortir prochainement chez Manga Vidéo, ce manga de Chihiro "Tony" Takezaki fut écrit peu après son chef-d'oeuvre, AD Police, paru voici quelques mois chez Samouraï Editions. Même époque, même ambiance, pour un manga plus aéré dans sa construction et qui mérite bien un petit détour...

Pauvre Professeur Morgan ! Ce brave homme qu'on croirait sorti d'Akira est victime d'un chantage. Ses deux filles possèdent d'étranges pouvoirs qui leur permettent notamment de communiquer par télépathie et de servir de cobayes parfaits pour les expériences de leur papa chéri qui travaille sur l'interaction entre le cerveau humain et la machine. Malheureusement, ses travaux intéressent la société Tron Dynamics, dont le vilain directeur n'a pas que de bonnes intentions. Il enlève ainsi toute la petite famille et force le papa à travailler pour lui tandis qu'un de ses assistants abuse d'une des soeurs dans le cadre de ses expériences. Ca ne peut pas durer, et nos trois amis décident de s'enfuir. Ils seront aidés dans leur aventure par deux hommes-robots conçus par Morgan.

Qu'ils sont attachants ces trois-là ! Nos deux belles héroïnes bien entendu, très touchantes dans leur douleur, mais aussi leur paternel, qui, fait rare pour un manga, a un rôle prédominant. Vous aurez remarqué qu'en général ce genre de personnage se fait tuer au bout de dix pages... Ce qui n'est pas le cas ici ! On suit donc avec un certain intérêt leurs péripéties mouvementées, entrecoupées de descriptions techniques qui ne cassent heureusement pas le rythme de l'histoire. Malheureusement, le seul et unique volume de ce manga se termine en queue de poisson... Alors ? La solution se trouve-t'elle dans l'OAV ? Cette vidéo en deux parties serait-elle une suite ? Que nenni, mes pauvres amis. On nous propose ici une version alternative, dans laquelle Morgan est mort avant la naissance de ses filles, et Kenneth se fait passer pour leur père, avec la complicité de la soeur de leur mère. Ils sont fous ces Japonais.

Première réaction: les dessins sont différents et rien n'aide à reconnaître les personnages originaux. Un conseil : évitez de lire le manga avant de regarder ce dessin animé, il ne fera que vous embrouiller l'esprit... Tabula rasa de mise. Deuxième réaction : mais qu'est-ce que c'est gore ! Eh oui, ce n'était peut-être pas la peine d'en faire autant... Surtout que ces scènes n'ajoutent absolument rien à l'intérêt de l'histoire... Par contre, on pourra se réjouir de l'utilisation d'images de synthèse et de plans live (preuve d'originalité !) dans les séquences de rêve et de fantasme - clin d'oeil ironique puisque le "monde réel" de Genocyber est animé !

En bref, cet OAV aurait pu être un excellent représentant de son genre, si seulement le dialoguiste Noboru Aikawa (Miyu, Urotsukidôji) n'avait pas autant forcé sur le saké et contribué à perdre nos âmes dans les méandres du scénario. Au lieu de cela, Genocyber se contente d'être un cran au dessous d'AD Police (que Manga Vidéo a dans ses cartons et sortira sans doute un jour), tout comme le manga. Il est sauvé de justesse de la médiocrité par l'omni-présence d'une musique aux sons synthétiques bien agréable à nos oreilles, et par quelques séquences "émotion" du plus bel effet. Mais ici, contrairement à Saint Seiya, ça ne suffit pas pour créer la passion...

Version française intégrale, hi-fi stéréo, 2x45mn, éditeur: Manga Vidéo.

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