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The Shawshank Redemption
Les Evadés, 1994, 2h20.
D'après Stephen King. Ca fait mal. Rien que ce nom me fait frémir. Non pas pour la qualité du travail de cet auteur, mais pour l'engouement qu'il génère. J'ai beaucoup apprécie Misery et Shining (fan de Kubrick oblige !), même si ces deux films m'ont tellement terrorisé que je refuse de les revoir. J'ai détesté la plupart de ses adaptations en téléfilm. Mais là ? Un film sur l'incarcération ? Tiens ! Un genre qui ne me plaît pas spécialement, et qui m'a même déçu avec Midnight Express dont j'attendais mieux. Bon, allez, je lui laisse une chance, mais c'est juste parce qu'il est un des chouchous des Internautes sur l'IMDB.
Paf. Une grosse claque. Morgan Freeman est sublime. Je le savais déjà pour l'avoir vu dans Seven, mais là il crève vraiment l'écran. Dans ce film, le gentil héros est un avocat qui s'est chopé la prison à vie pour un double meurtre (dont celui de sa femme bien aimée) pour lequel il est innocent. Mammamiah. On a l'habitude de ça... Mais l'intérêt n'est pas là a priori. La vie dans la terrible prison de Shawshank est un véritable cauchemar. Violé à de multiples reprises durant les deux premières années de sa détention, notre héros n'a que son amitié avec Red (interprété par Freeman... tiens, Freeman, drôle de nom pour un condamné !) pour l'aider à tenir. Red a déjà vingt ans de prison à son actif, il s'y connaît. Il a acquis le respect de tous les autres prisonniers, et lui s'est choisi son petit préféré.
S'il est clair que la vie en prison ne doit pas être facile tous les jours, le réalisateur a choisi d'occulter, au delà de ses deux premières années, les côtés trop négatifs. Pourquoi ? J'ai ma petite idée là dessus. Non que je pense qu'au delà de ce laps de temps, tout s'est arrangé pour le héros (dont j'ai oublié le nom, désolé). En fait, je pense que faire une enième histoire sur les conditions de vie en prison n'était pas le sujet du film. L'idée était plutôt, à mon avis, de montrer ce qu'il y a de mieux en l'homme. De montrer qu'avec du courage, on peut créer, dans les pires conditions, une communauté d'entraide. Pour moi, cette communauté c'était au début cette table à la cantine où se réunissaient quelques amis, puis au fil du temps, cette communauté s'agrandit jusqu'à réunir la totalité des prisonniers le jour où le héros s'est débrouillé pour passer un disque de Mozart sur les hauts-parleurs. Une scène magnifique d'ailleurs !
Un point qui m'a vraiment impressionné dans le film, c'est ce parallèle entre l'histoire de Red et celle de Brooks, quand ils sont tous les deux libérés sur parole. Tous deux considèrent que leur monde c'était la prison, et qu'en dehors ils ne connaissent plus qu'une chose : la peur de l'inconnu. Finalement, ces deux habitués de la prison s'étaient constitué leur propre univers, dans lequel ils avaient leurs règles. Je pense que c'est un sujet de réflexion intéressant, qu'on peut extrapoler vers nous-mêmes, vers la société dans laquelle nous vivons.
Enfin, ce que je retiendrai ad vitam eternam de ce film, c'est cette formidable amitié qui unit Red et le héros, cette confiance qu'ils ont l'un envers l'autre. Les dix dernières minutes du film sont à ce sujet l'un des plus beaux moments de cinéma que j'ai pu voir dans ma vie. Grandiose.
Anecdote : le "méchant gardien de prison" était interprété par le grand méchant de Highlander, qui a vraiment la tête de l'emploi... Il est excellent dans ce rôle !
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